Avortement : n’exagérons pas les chiffres
Il est essentiel, dans tout débat sérieux et ouvert, d’avoir des chiffres exacts pour établir ses arguments. D’où proviennent les chiffres des 24 217 cas de complications que vous cités dans l’éditorial « Justice pour les femmes » du jeudi 31 aout ?
Si vous vous référez aux statistiques de la Santé faisant référence au nombre femmes avec des problèmes de santé associés à la grossesse, ayant eu besoin de traitement dans les hôpitaux et cliniques, il faut savoir que ces chiffres se réfèrent à deux types de problèmes :
- Les avortements spontanés, les fausses couches qui surviennent pendant les grossesses.
- Les avortements provoquésqui tournent mal.
Dans ces deux cas, il peut y avoir des hémorragies graves et d’autres problèmes nécessitant des soins intensifs ou des curetages.
Une étude chiffrée et dûment reconnue en 1997 a démontré que 52% de ces cas venant dans les hôpitaux et cliniques relèvent des fausses couches spontanées.
Les chiffres associés aux séquelles des avortements doivent donc être réduits de moitié pour démontrer un tableau plus ou moins correct de cette réalité englobée dans le mot « avortements » en termes statistiques. De toute façon, les avortements provoqués restent toujours à risques, même dans les meilleures conditions d’hygiène et de surveillance médicale, que l’on soit riche au pas. Aucun médecin ne me contredira.
Notons que la colonne de « maternal deaths » fait référence à toutes les mortalités associées (1) aux accouchements, (2) aux avortements spontanés (3) aux avortements provoqués.
Cases treated for complications following abortions (including spontaneous) |
|||||
Year |
Govt Hospitals (as in-patient only) |
Private clinics |
Total |
No of maternal deaths |
Death due to abortions unspecified whole island |
1997 |
1 868 |
570 |
2,438 |
10 |
5 |
1998 |
2,104 |
367 |
2,471 |
4 |
1 |
1999 |
2,245 |
412 |
2,657 |
7 |
1 |
2000 |
2 043 |
615 |
2,658 |
3 |
– |
2001 |
1,891 |
739 |
2,630 |
4 |
– |
2002 |
1,802 |
647 |
2,449 |
1 |
– |
2003 |
1,532 |
346 |
1,878 |
4 |
– |
2004 |
1,6120 |
572 |
2,184 |
3 |
1 |
2005 |
1,389 |
283 |
1,672 |
4 |
– |
2006 |
1,269 |
276 |
1,545 |
3 |
– |
2007 |
1,356 |
279 |
1,635 |
6 |
– |
Health Statistics Ministry of Health 2008 |
Notons aussi une baisse du nombre de complications suite aux avortements spontanés et provoqués.
En 1997, il y avait un total de 2 438 cas
En 2007, le total est égal à 1 635, soit une baisse de 33 %.
Baisse du nombre de mortalité des femmes enceintes suite à toutes les complications de grossesse : accouchements et avortements
En 1997, il y avait un total de 10 mortalités.
En 2007 le total est de 6, soit une baisse de 40 %.
Un deuxième point qui ne se discute plus. Les avancées scientifiques et bioéthiques modernes ont bien établi que la vie humaine commence dès la fécondation avec la fusion des 23 chromosomes paternels et des 23 chromosomes maternels. Cette première cellule œuf contient tout le programme de vie du nouvel être humain qui se développe lui-même, selon un programme bien établi, la maman ayant pour mission de l’abriter et de le nourrir.
Un dernier point mérite d’être souligné, les recherches ont révélé qu’à partir de la fin du 2eme mois de la vie intra-utérine, le fœtus ressent la souffrance. Le film « Le cri silencieux » de Bernard Nathanson qui peut être vu sur You tube est éloquent à ce sujet.
« Laisse-moi vivre » voudrait clamer chaque enfant dans le sein maternel tant son zèle à travailler à son développement durant les 9 mois de grossesse est beaucoup plus important qu’il ne le sera tout le reste de sa vie.
Monique Dinan
Publié dans L’express 6 septembre 2011
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