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  • Pierre Dinan : mémoire vivante de l’économie mauricienne

    Publié dans Business Magazine No. - 1306 - du mercredi 4 octobre 2017 au mardi 10 octobre 2017

    À 80 ans, l’économiste n’est pas de ceux qui se contentent de savourer une retraite heureuse en cultivant leur jardin. Heureux, il l’est, certes, mais il n’en demeure pas moins actif dans diverses sphères de la vie du pays.

    Personnalité dont les observations sur les grands enjeux de l’économie du pays sont souvent sollicitées, Pierre Dinan est à 80 ans l’un des membres du comité de politique monétaire de la Banque de Maurice. Mais au-delà de l’homme public, il propose à ceux qui le connaissent d’un peu plus près, un kaléidoscope de facettes délicieusement humaines. Très terre à terre, celui qui s’avoue volontiers marié à l’amour de sa vie et éleveur de lapins, lance, dans un rire, en début d’entretien: «Je n’aime pas parler de moi.»

    Issu d’une famille de quatre enfants, Pierre Dinan voit le jour un 12 mars, à Quatre-Bornes. Son père était officier de police et sa mère, couturière, travaillait à la maison. Le jeune Pierre fréquente le Collège du Saint-Esprit et y choisit pour matières principales le français, l’anglais et le latin. Élève brillant, il est lauréat en 1956 et s’envole pour la Grande-Bretagne où il choisit d’étudier à la London School of Economics. Un brin nostalgique lorsqu’il repense à ses études de lettres classiques, au secondaire, il lance avec humour: «Je me suis dit un jour qu’après avoir pris ma retraite, je lirais Virgile, mais je crois que je n’en aurai pas le temps» !

    Durant les six années qu’il passe à Londres, Pierre Dinan étudie tout d’abord l’économie puis se concentre sur l’acquisition des compétences inhérentes au métier d’expert-comptable. C’est la fin des années ’50 et notre interlocuteur évoque ce Premier ministre conservateur, Harold Macmillan, qui s’adressait à l’électorat dans le but de se faire élire avec la fameuse phrase «You never had it so good» ! Il poursuit en racontant que la capitale anglaise, telle qu’il l’a connue, «c’était un Londres noirci du point de vue environnemental… Je vivais relativement bien comme étudiant, sauf pour la nourriture anglaise ! J’échangeais une correspondance avec mes parents une fois la semaine par la fameuse ‘air letter’, pas comme les étudiants de nos jours qui peuvent communiquer quotidiennement à travers Skype ou WhatsApp». Il est d’ailleurs revenu à Maurice seulement une fois durant ses études, ce qui, dit-il, a forgé son caractère, de par «le frottement inoubliable avec de grands esprits venant de plusieurs pays, de grandes opportunités et de très bons professeurs».

    À son retour au pays en 1964, une longue et riche carrière l’attend au sein de plusieurs institutions. L’économie mauricienne, qui reposait à l’époque surtout sur le secteur sucrier, est en mauvaise posture suite à deux cyclones dévastateurs (NdlR : Alix et Carol). La visite des Prs James E. Meade et Richard M. Titmuss de la London School of Economics sera décisive : le planning familial sera introduit, alors que la Banque Agricole deviendra la Development Bank of Mauritius, pour promouvoir l’essor des secteurs non-sucre. Pierre Dinan y sera affecté en tant qu’Investment Officer pendant trois ans, période durant laquelle il verra s’établir des entreprises comme Happy World et Blendax ou encore la Mauritius Breweries (aujourd’hui PhoenixBev), fabricant de la bière Phoenix.

    Il fera ensuite son entrée à la Chambre d’agriculture en tant que Senior Economist and Accountant. Une expérience de sept ans que Pierre Dinan qualifie de fructueuse, ajoutant que ses fonctions l’amèneront à assister à plusieurs conférences internationales. Il s’intéresse, en parallèle, au Budget et aux finances publiques et se met à écrire pour le magazine PROSI (Public Relations Office of the Sugar Industry).

    L’avis de Pierre Dinan sur le Budget sera dès lors recherché et, en 1975, il quitte la Chambre d’agriculture pour un poste chez WEAL, société qui réunit «les deux plus grosses usines sucrières de Maurice» – FUEL (désormais Alteo) et Médine. L’écriture l’occupe également davantage : il rédigera de plus en plus d’articles sur l’économie mauricienne. «Le sujet qui m’intéressera le plus sera la marche à suivre pour le pays.»

    Lorsqu’il quitte WEAL, l’économiste rejoint le cabinet d’expertise-comptable De Chazal du Mée (DCDM – aujourd’hui BDO) en tant que partenaire et y consacre deux décennies avant de prendre sa retraite en 2005. Loin de se contenter d’une seule activité, néanmoins, Pierre Dinan fonde en 1992, au vu de l’émergence du secteur offshore, une management company du nom de Multiconsult. Un projet qu’il réalise avec deux partenaires.

    Aujourd’hui, si le temps a passé, Pierre Dinan n’a rien perdu de sa passion pour l’économie et son intérêt pour la chose publique «ne cesse de grandir». Son expérience et ses compétences l’amènent à siéger à plusieurs conseils d’administration et il est un membre indépendant du comité de politique monétaire de la Banque centrale depuis des années.

    Aurait-il des regrets à formuler par rapport à son vécu ? La réplique est catégorique : bien au contraire, dit-il, «il est plutôt l’heure de rendre grâce pour la beauté de mon parcours professionnel et personnel». Marié à Monique, qui partage la même vision et le même style de vie que lui, Pierre Dinan a toutefois un souhait pour le pays : qu’il réussisse à franchir les écueils contre lesquels on sent qu’il butte à l’heure actuelle. «Il faut arriver à reprendre le chemin d’un développement économique mais je précise aussi, social. Et que les inégalités se réduisent.»

    05/10/2017 Pierre DINAN