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  • Pour une économie qui se maintient dans la durée

    Tout récemment, s’est développée une polémique autour de l’estimation des taux de croissance de l’économie mauricienne pour l’année qui tire à sa fin. Les protagonistes du débat sont d’une part, le ministère des Finances et d’autre part, les auteurs de MCB Focus.

    Le ministère des Finances s'appuie sur les estimations respectives de la Banque de Maurice et de Statistics Mauritius, soit 4% et 3,9% respectivement, tandis que le MCB Focus prévoit 3,7%. Pas de quoi se battre, pensera l’observateur neutre, une tempête dans un verre d’eau, dira-t-il. Et pourtant , une polémique s’est bel et bien engagée, mettant en doute le professionnalisme des auteurs respectifs de ces estimations, au point où l’on doit exprimer le souhait qu’ils puissent continuer à faire leur travail en toute indépendance et hors de toute contrainte politique. (*)delete

    Car il s’agit bien ici, d’une confrontation entre des estimations calculées de  manière rationnelle et scientifique et un objectif à relent électoraliste. Le gouvernement n’a cessé ouvertement de répéter qu’il vise un taux de croissance d’au moins 4% par an et cela lui est désagréable de ne pas le réaliser, lui qui, à la prise du pouvoir, avait annoncé un taux de croissance de 5,5% en moyenne annuelle et un nouveau « miracle économique».

    Au-delà de cette polémique, il convient de faire une brève analyse sectorielle du taux de croissance en 2018, par rapport à 2017.

    Tableau 1

    Taux de croissance 2018 v/s 2017

     

    %

    Technologies de l’information et des communications (TIC)

    4,7

    Produits de la mer

    4,4

    Services financiers transfrontaliers

    4,0

    Tourisme

    3,9

    Port Franc

    3,2

    EPZ

    -0,7

    Source Statistics Mauritius –Economic and Social Industries no 1415

    On ne peut que noter avec regret que le secteur champion des années quatre-vingts, celui des exportations de produits manufacturés à Maurice (EPZ), est en décroissance, et que cela dure depuis quelques années déjà. Par exemple, le dernier bulletin des Statistics Mauritius, (le no 1415 du 28 septembre 2018), rappelle que l’EPZ a connu à une croissance négative de 3,1% en 2015 et de 5,1% en 2016. Apres une faible croissance positive de 0.3% en 2017, revoilà un retour à une croissance négative de  0,7% en 2018.

    Qui plus est, des secteurs qui, fort heureusement, continuent de croitre, le font toutefois à un rythme décroissant. Ainsi le tourisme qui croissait à un taux de 6,9% en  2015 descend à 3,9% en 2018; les TIC passent de 7,1% en 2015 à 4,7% en 2018 ; les produits de la pêche de 6,6 % à 4,4%. Seuls les services financiers transfrontaliers continuent à progresser à un taux de 4% d’année en année, mais il est permis de se demander si cela se maintiendra en regard des défis d’envergure qui le confrontent suite aux nouvelles règlementations de l’OCDE (Base erosion profit sharing - BEPS) en vue de se défendre contre les pays à faible taux de fiscalité, dont Maurice fait partie.

    On aura aussi remarqué que les résultats mitigés qui viennent d’être constatés concernent tous les secteurs d’exportation de biens et de services. Mais si ceux-là sont à la peine, lesquels sont ceux qui prennent le relais ?

    Le champion de 2018 , c’est la construction, avec un taux de croissance de 9,5%, lequel suit celui de 7,5% réalisé en 2017. Les autres taux de croissance positifs qu’il y a lieu de signaler sont ceux de l’immobilier (3,6% en 2018, 3,8% de moyenne de 2015 à 2018), les secteurs des prêts et du leasing  (6,5 % en 2018, moyenne de 6,3%) et le secteur commercial (3,8% en 2018, moyenne de 3,2%).

     Il n’échappera à personne  qu’il s’agit de secteurs d’activité desservant principalement le marché domestique. Par ailleurs, le secteur de la construction est en pleine ébullition en raison des nombreux travaux d’infrastructure (métro express, nouveaux échangeurs et ponts,…lesquels sont appelés à accroitre éventuellement  la productivité de l’économie à condition que les facteurs de production (capital, main d’œuvre et management …) sachent en tirer profit. Mais il faut bien se dire que ces travaux  d’infrastructure ont une durée limitée et qu’ils finiront bien par ne plus contribuer directement à la croissance, ce qui interviendra probablement après la période électorale.

    Croissance oui ; mais de quelle qualité ?

    Autant dire que ces réflexions nous mènent à l’observation suivante : il ne faut pas se focaliser uniquement sur le taux de croissance annuelle, au point même de se battre sur  des estimations non concordantes.  Il importe davantage de se pencher sur la qualité de la croissance, celle qui, dans  le  cas spécifique mauricien, relève de la mise en place d’industries et de structures susceptibles de booster les exportations, tout en s’assurant que l’activité économique se fait dans le respect des besoins sociaux de la population dans son ensemble.

    Il est impératif de se garder toujours à l’esprit que notre petite économie insulaire ne peut survivre en autarcie. Nous ne pourrons satisfaire nos besoins en matières premières, en biens de consommation et en les divers services commerciaux qu’à travers des exportations, notre principale source de devises fortes. Or que constatons-nous ? En 2015, nos importations de biens et de services ont été supérieures à nos exportations par 41,2 milliards de roupies, ce qui correspond à 10% du PIB (Produit Intérieur Brut). La situation ne s’est guère améliorée depuis : en 2018 le déficit est estimé à 61,3 milliards de roupies, soit 12,5% du PIB. Voilà où nous en sommes  et c’est ce qui nous amène à définir un PIB de qualité comme étant celui où les activités d’industries de biens et de services destinés à l’exportation ont une part importante, sinon croissante. L’économie mauricienne est trop petite pour que l’on puisse compter sur le marché intérieur pour des effets de relance, sinon de croissance. Si l’on poursuivait ce type de politique économique, on creuserait le déficit du compte courant de la balance des paiements, lequel accumulerait des résultats de plus en plus  négatifs d’année en année.

    Si la balance des paiements est positive depuis de nombreuses années (ce qui nous a permis d’accroitre nos réserves en devises étrangères), c’est grâce largement à l’apport du secteur financier transfrontalier (global business). Par  exemple, de 2012-13 à 2016-17, le secteur a contribué un montant net de 968 milliards de roupies à la balance des paiements, alors que les autres activités d’investissement ont résulté en des débours nets de 885 milliards. Sans le global business, la balance des paiements aurait été négative durant ces années- la. Et c’est ce même global business qui doit maintenant s’adapter à un environnement fiscal international devenu très exigeant. Sera-t-il toujours à la rescousse pour convertir le déficit du compte courant en un surplus de la balance des paiements?

    L’heure des défis a bel et bien sonné pour l’économie mauricienne. Dans ce contexte, il est navrant de constater que la consommation continue allégrement sa course (89,6% du PIB en 2015, 90,3 % en 2018). A en juger par le récent tapage médiatique résultant de l’invasion de notre paysage commercial par le Black Friday, un produit importé  de la culture américaine, on peut prévoir que le taux de consommation poursuivra une pente ascendante. Le seul moyen de mettre un frein à ce taux, c’est d’accroitre de PIB. Nous revenons ainsi à la conclusion de tout à l’heure : le PIB doit croître pour satisfaire les besoins de la population, et il doit croître en qualité. Car un remède basé sur des travaux d’infrastructures, comme c’est le cas en ce moment, ne peut être que temporaire. Il nous faut un remède qui guérit, et non un remède qui allège.

    La guérison ne peut venir que d’une mobilisation bien orchestrée de nos ressources économiques, lesquelles devront alors contribuer à la fabrication annuelle de ce gâteau national que nous dénommons : produit intérieur brut (PIB).

    Quelles sont ces ressources économiques ?

    Elles sont au nombre de deux.

    1. La première est la population mauricienne elle-même, avec ses caractéristiques de métissage issues de l’apport de cultures venues d’Afrique, d’Asie et d’Europe au cours des siècles passés. C’est cette population qui a, contre toute attente et tout espoir, réussi le décollage économique de Maurice dans les années 80, certes grâce à des stratégies proposées par des institutions internationales, mais qui auraient foiré si elles n’avaient pas été mises en œuvre par gouvernements et gouvernés, de haut en bas de l’échelle,
    2. La seconde ressource, c’est la nature ensoleillée et verdoyante de notre pays avec sa ceinture de sable fin, sans oublier la zone exclusive maritime de 2,3 millions de kilomètres carrés, dont 0,5 millions en partage avec les Seychelles. C’est cela que nous devons continuer à faire fructifier pour les prochaines décennies de ce vingt-et-unième siècle. C’est le défi que nous lancent les générations futures, auxquelles nous devons léguer une économie qui progresse et perdure.

    Autrement dit, un PIB construit sur un socle d’industries tournées vers l’exportation, mais avec l’apport non négligeable d’industries desservant le marché domestique de manière compétitive.

    Telles sont donc nos deux grandes ressources économiques, notamment la population avec son savoir-faire et son savoir-être, et l’espace  terrien et maritime. Voyons maintenant comment les mettre en œuvre avec le maximum d’efficacité.

    Population décroissante

    Un constat s’impose par rapport à la population mauricienne. Elle s’accroit à un rythme décroissant, et au début des années 2030, elle diminuera d’année en année, avec un poids grandissant de personnes âgées. Autrement dit, la population en âge de travailler diminuera graduellement – c’est déjà le cas d’ailleurs - et il y aura une diminution annuelle d’entrée de jeunes Mauriciens sur le marché du travail.

    Voila donc notre première ressource économique mise à mal, nous qui sommes fiers de proclamer que nous avons su mener notre barque avec succès durant les cinquante dernières années. Cette évolution vers le vieillissement est particulièrement dommageable dans la mesure où il est un fait avéré que les personnes âgées ont bien du mal à s’adapter aux technologies nouvelles et à suivre le pas de la révolution numérique. Ce n’est pas une main- d’œuvre vieillissante qui saura trouver des solutions innovantes à des défis ou problèmes industriels. Car il est évident que dans le monde du travail aujourd’hui, la maîtrise de l’informatique et de la robotique est un ingrédient essentiel à une productivité accrue. Dans ce contexte, le recours à une main d’œuvre étrangère accrue est un palliatif, et non une solution à long terme.

    Vivement, la mise en place d’une stratégie nationale   pour un rajeunissement de la population, ce qui implique l’introduction de mesures d’aide aux femmes en âge de procréer et des soins pour les gardes des bébés. Les effets bénéfiques ne se feront pas sentir dans l’immédiat, c’est pourquoi il ne faut plus tergiverser à adopter une stratégie nationale comme évoqué plus haut.  

    De même-et là encore les effets ne seront pas immédiats- il faut impérativement revoir tout le cursus éducatif, afin d’inculquer  à la jeunesse d’aujourd’hui et de demain ce gout de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Si la course aux diplômes est un bien en soi, elle peut être contre-productive lorsque l’acquisition du savoir devient un impératif absolu, au détriment du savoir-faire et du savoir-être. Ici encore, vivement que soit mise en place une stratégie  de l’éducation nationale  pour les jeunes de nos écoles, collèges et lycées.

    L’espace terrien et maritime

    Notre seconde ressource majeure, ce sont nos iles et l’océan dans lequel elles baignent. L’espace terrien a été largement mis à contribution par l’agriculture (canne à sucre, thé, légumes, élevage,…), le tourisme et le développement de l’immobilier. Il y a lieu, toutefois, de garder un esprit critique à l’égard de ces développements.

    Commençons par l’agriculture .Compte tenu de l’évolution du marché international du sucre et des sérieuses difficultés que nous rencontrons  pour produire du sucre à un prix internationalement compétitif, notre industrie sucrière est vouée au déclin. Mais est-ce sage de remplacer la canne à sucre uniquement par le béton des villas et autres appartements ? Ces connaissances séculaires des Mauriciens en matière de culture cannière sont-elles vouées à l’oubli ? A quand une stratégie nationale en vue de la recherche de types de canne qui pourraient être transformées, non pas tellement en sucre, mais en sources de ces énergies que réclament notre parc automobile et le Central Electricity Board, si dépendants d’énergie fossile importée d’ailleurs ?

    Parallèlement, l’agriculture mauricienne doit saisir l’occasion de se développer dans la production de fruits et légumes, non seulement pour contribuer à l’alimentation des Mauriciens et des touristes, mais aussi pour l’exportation de produits de contre-saison, c’est-à-dire, des produits de l’été tropical acheminés vers les étals des marchés des pays froids du Nord. 

    Il va sans dire que ces commentaires s’appliquent,  mutatis mutandis,  à la pêche, parent pauvre de notre  économie, sauf par rapport à la transformation industrielle du thon, lequel est toutefois pêché par des opérateurs étrangers. 

     

    Le tourisme qui est devenu la première industrie d’exportation de Maurice est, lui aussi, un grand utilisateur de notre espace terrain et maritime. Vu les récents succès de cette industrie en termes d’augmentation du nombre de touristes, peut-on conclure que tout est au beau fixe ? Ce qui caractérise le tourisme mauricien, c’est son aspect exotique d’une ile au sable fin qu’entoure une mer bleue et chaude. Cette formule à succès n’est toutefois pas unique, et dans notre région il y a des concurrents. C’est dire comment Maurice doit  se différencier dans la mesure du possible. La carte à jouer, ne serait-elle pas une diversification du produit touristique, comprenant notamment des tournées à travers nos iles (Maurice, Rodrigues,…) ce qui donnerait aux touristes, d’apprécier, mais aussi de connaitre, la manière de vivre des Mauriciens, ce peuple aux cultures diverses issu de trois continents ?

    Mais si une telle diversification doit s’opérer, les villes mauriciennes doivent impérativement changer d’apparence. Des bâtiments non ou mal entretenus, des trottoirs défoncés, des musées rares et, pour la plupart, sans vie, une absence remarquée de jardins fleuris, quel contraste saisissant avec les beaux hôtels où résident les touristes ? Comment, dans de telles conditions, arriver à les persuader de faire un tour à l’intérieur du pays ? Peut-on espérer que les autorités gouvernementales et municipales mettront en place les structures administratives nécessaires pour redorer le blason de nos villes ? Ce serait faire d’une pierre deux coups : non seulement enrichir le produit touristique, mais aussi améliorer le sort des citadins qui paient les redevances municipales d’année en année.

     

    La zone maritime exclusive

    Reste le gros morceau. Jusqu’ici, nous avons évoqué les mesures à prendre pour que les ressources déjà utilisées  soient mises en œuvre de la manière la plus efficace possible, que ce soit la population dans son ensemble, l’agriculture et la pèche, ainsi que le tourisme. Tout cela, dans la perspective d’assurer la pérennité des activités économiques déjà existantes.

    Il nous faut maintenant évoquer le développement d’une ressource majeure qui est encore largement inexploitée. Il s’agit de la zone maritime exclusive, et nous ne réussirons à en tirer profit que si nous adoptons une stratégie nationale de développement avec l’aide des institutions internationales (la Banque Mondiale a déjà produit un rapport), autant pour  l’apport de connaissances spécialisées que de finances pour la recherche et l’investissement.  A ce jour, il nous manque un Livre Blanc(ou blueprint) où les autorités définiraient les stratégies et indiqueraient les voies qu’elles privilégient pour attirer les connaissances et les finances étrangères en vue de l’exploitation rationnelle de la zone maritime exclusive. De temps à autre, un projet fait surface, notamment un petrol hub ou un élevage de poissons, mais ce sont des projets qui ne s’insèrent pas dans une stratégie nationale connue, et ils ont vite fait de susciter des objections valables de la part de ceux qui ont aussi le souci de protection de l’environnement.

    Un des objectifs de Vision 2020 est celui d’amener Maurice à se ranger parmi  les pays aux revenus les plus élevés par tête d’habitant. Vu les défis non-négligeables auxquels sont confrontées les industries mauriciennes déjà en existence, la réalisation de cet objectif risque de se faire longtemps attendre. C’est pourquoi il est impérieux que cette ressource largement inexploitée qu’est le vaste espace maritime soit mise en œuvre dans les meilleurs délais. Il va de soi que l’exploitation de la zone exclusive doit se faire dans le respect de l’environnement et de manière rationnelle quant aux richesses naturelles qui seraient repérées,  afin que le développement des ressources de notre pays se maintienne dans la durée.

    En guise de conclusion

    A partir du constat d’une polémique stérile sur le taux de croissance économique en 2018, nous avons pu constater que cette année a été particulièrement marquée par des travaux d’infrastructure, lesquels ont  soutenu une activité économique  quelque peu perturbée par des faiblesses au niveau des exportations de biens manufacturés. Vu les défis déjà identifiés, notamment du côté des services financiers transfrontaliers, cela nous a menés à rappeler quelles sont nos ressources économiques et comment les utiliser avec le plus d’efficacité possible.

    C’est ainsi que la ressource première, la population mauricienne, a fait l’objet de commentaires et d’analyse, avec un constat qu’elle a pris une pente descendante et vieillissante, et qu’un  sursaut est impératif pour que le pays s’adapte aux exigences d’un monde en pleine révolution technologique.

    La deuxième ressource est tout aussi importante que la première : elle a, en premier lieu, une composante qui est l’espace terrien déjà bien occupé, mais il est important que l’utilisation soit faite de manière judicieuse, notamment pour l’agriculture et le tourisme.

    La seconde composante, l’espace maritime, est largement sous-exploitée et c’est là que se cachent les ressources susceptibles à soutenir le développement de la République de Maurice durant ce vingt-et-unième siècle.

    Telle est la réalité qui se présente à nous en cette fin de l’année 2018.

    11/12/2018 Pierre DINAN