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  • Recommandations du Fonds Monétaire International - Prudence et Réformes

    Recommandations du Fonds Monétaire International

    Prudence et Réformes

     

    Le Fonds Monétaire International(FMI) vient de rendre public son rapport d’évaluation de l’économie mauricienne. Cela fait suite à la visite annuelle que ses experts ont effectuée au début de cette année, selon les dispositions de l’article IV de la Constitution du FMI.

    Le rapport arrive à point : d’ici six à sept semaines,  le Budget 2019-20  devra être présenté  à l’Assemblée Nationale. Il est actuellement en pleine préparation, dans un climat pré-électoral où les pressions s’intensifient de la part de ceux qui, comme c’est le cas année après année, n’attendent de cet exercice que des « cadeaux », sans se soucier des contraintes budgétaires et des défis auxquels l’économie mauricienne est confrontée.

    Deux causes principales

    Le FMI identifie deux causes principales de la croissance de l’économie mauricienne. La première cause est attribuée à un secteur dynamique  des services. Ceci sous-entend, par opposition, que les autres secteurs ne sont pas dynamiques, notamment l’agriculture et les manufactures. Et Dieu sait si ce secteur de services multiples (tourisme, finances transfrontalières, …) n’est pas en butte à des défis de taille !

    La deuxième est attribuée à une forte demande domestique. Cela aussi, on le savait déjà, le niveau du taux de consommation ne cessant de grimper pour dépasser 90% du Produit Intérieur Brut en 2018.

    Dans le Staff Report  du FMI qui accompagne son rapport d’évaluation, mention est aussi faite, comme il se doit, de tous les travaux d’infrastructure en cours, ce qui a une incidence certaine sur les indicateurs macro-économiques, tels que l’emploi et la consommation.

    Le revers de la médaille

    Il a maintes fois été rappelé qu’une croissance de l’économie mauricienne provenant d’une hausse de la consommation entraîne une détérioration de la balance commerciale externe. C’est parce que la croissance de la consommation dope les importations de biens et de services. Constat similaire du FMI, à l’effet que la situation des échanges extérieurs s’est détériorée, « due to a rising trade deficit in goods ».

    Toujours dans le contexte des constatations négatives, le FMI rappelle que la politique monétaire demeure  « accommodante », tandis que la politique fiscale continue d’être expansionniste. En clair, cela veut dire que le maintien de taux d’intérêt bas et la pratique de déficits budgétaires annuels contribuent à la hausse de la demande et de la consommation au sein de l’économie mauricienne.

    C’est ainsi que la politique fiscale et la politique monétaire se tiennent la main dans la main pour doper la croissance. Soit ! Pourquoi pas ? dira-t-on. C’est oublier que ce type de croissance basée sur une hausse de la demande intérieure a des effets néfastes sur la balance commerciale, c’est-à-dire sur les réserves nationales en devises fortes (dollar US, euro,  livre sterling,…). Si jusqu’ici Maurice a pu faire face à cette situation, c’est parce que ses réserves en devises étrangères sont largement alimentées par le secteur de services financiers transfrontaliers. O, celui-ci fait face à de nombreux défis, suite à la modification significative du traité de non-double imposition fiscale avec l’Inde et aux réformes internationales initiées par l’OCDE pour contrer les pratiques internationales d’érosion des bases d’imposition fiscale (Base Erosion Profit Shifting-BEPS).

    Booster les exportations

    Autrement dit, l’heure est arrivée de booster les exportations, en se rappelant que la toute petite économie mauricienne est condamnée à trouver des marchés pour ses marchandises et pour ses services, afin qu’elle puisse se procurer ces devises fortes qui lui sont indispensables pour payer ses importations. C’est dans ce contexte que l’on peut comprendre la pertinence du commentaire suivant du FMI :

    « Directors encouraged the authorities to pursue prudent policies to strengthen macroeconomic and financial resilience and to continue reforms to boost productivity and competitiveness. »

     

    En clair, quel est le message du FMI ?

    • L’économie doit être renforcée pour être en mesure de faire face à des chocs possibles. Elle doit être « résiliente », c’est- à–dire qu’elle doit faire provision pour des jours et des situations difficiles : un coussin de réserves en devises, la capacité, le cas échéant, de hausser les dépenses budgétaires, notamment si frappent des catastrophes naturelles ou économiques.
    • Comment atteindre ce niveau de résilience que souhaite le FMI ? En boostant la productivité des ressources à notre disposition, ce qui améliorera notre capacité à vendre nos marchandises et services sur les marchés extérieurs devenus hautement compétitifs depuis la disparition des protections douanières.

    Les recommandations spécifiques

    Le rapport d’évaluation va encore plus loin, il fait des recommandations spécifiques :

    • La politique fiscale doit être « ajustée » pour qu’elle soit « crédible ». Comment y parvenir ?

    En réduisant graduellement le poids de la dette publique, dès le budget 2019-20, au lieu d’attendre l’année financière 2022-23, selon le calendrier présenté au FMI par les autorités mauriciennes. La claque est de taille !

    • La politique monétaire doit être plus crédible et se doter de moyens renforcés pour contrer des chocs toujours possibles.

    Le FMI recommande l’adoption d’un « medium-term inflation objective. »  S’agit-il d’une recommandation en faveur d’une politique de ciblage d’un taux d’inflation à moyen terme (inflation targetting) ? Les auteurs du  Staff Report font état de la pratique actuelle, qui est celle d’un taux d’inflation implicite et connu des seules autorités monétaires du pays. Ils en veulent plus, soit un cadre plus formel comprenant «  a clearly defined  medium-term objective », ce qui renforcera la qualité de la politique monétaire et la rendra plus flexible et aussi plus crédible , parce qu’elle sera devenue transparente, contrairement à la présente situation.

     

    L’inflation

     

    Cette recommandation du FMI par rapport à un suivi de l’inflation en fonction d’un objectif à moyen terme surprend quelque peu, vu que le taux de l’inflation à  Maurice (comme au niveau mondial) est relativement faible. La réponse à cette interrogation se trouve peut-être dans les remarques suivantes du document d’évaluation du FMI :

    • Le déséquilibre grandissant des échanges extérieurs est souligné : les importations s’accroissent, les exportations piétinent ou décroissent ;
    • Jusqu’ici, les réserves en devises bénéficient largement des activités du secteur des services financiers transfrontaliers.

    A la lumière de ces constatations , les « directors agreed that the foreign exchange intervention policy should continue to build reserves buffers as conditions permit , to strengthen resilience to shocks”.

    Le FMI envisage donc une poursuite de la politique d’intervention de la Banque de Maurice en matière de taux de change et il semble prévoir un renforcement afin d’offrir une meilleure résistance aux chocs. De quels chocs peut-il s’agir ? D’une baisse conséquente des rentrées de devises, résultant, inter alia, d’un effondrement du secteur financier transfrontalier et d’une baisse des exportations de biens et services. Le renforcement doit passer par le maintien d’un « foreign exchange intervention policy » par la Banque de Maurice.

    Recours à la dépréciation compétitive?

    La question se pose. Qu’entend-t-on par le terme: « foreign exchange intervention policy » ? S’agit-il d’abandonner la libéralisation des échanges en devises étrangères ? Une telle mesure est impensable, vu l’existence du secteur des services transfrontaliers et le degré d’ouverture de l’économie mauricienne.

    S’agit-il alors d’un suivi régulier du taux de change avec des dépréciations-et des possibles réappréciations fréquentes?

    Il semble bien que c’est ce que sous-entend l’expression « foreign exchange intervention policy », et c’est pourquoi le FMI voudrait qu’une telle politique puisse être cadrée par un objectif à moyen terme de l’inflation. Autrement dit, lâchez les rênes quand il le faut, dépréciez pour booster les exportations et décourager les importations, mais auto-disciplinez-vous grâce à un objectif fixé d’avance.

    En clair, les économistes du FMI font une mise en garde .Ils entrevoient la situation suivante : l’économie mauricienne continuera d’alimenter sa croissance par un taux de  consommation très élevé, alors que certains moteurs de la production connaissent des ratés et qu’il nous est difficile de préserver les acquis sur les marchés extérieurs. En conséquence, nous risquons de voir notre confortable niveau de réserves étrangères s’amenuiser. Ils nous mettent donc en garde, nous qui avons, en août 1979, connu la situation catastrophique où nos réserves étrangères ne représentaient plus que l’équivalent de deux semaines de nos importations.

    Le moyen proposé par les économistes du FMI, soit le foreign exchange intervention policy, c’est l’éventualité d’un recours à la dépréciation compétitive pour rehausser le niveau  des exportations.

    Quelle en sera la conséquence ?

    C’est celle d’une hausse des prix des produits et services importés, résultant d’une dépréciation de la roupie. D’où le conseil aux autorités monétaires : mettez un garde-fou en place, et ayez un objectif du taux d’inflation à ne pas dépasser dans le moyen terme.

    Nous voilà donc prévenus. Continuons sur la présente lancée, épargnons peu et consommons beaucoup, alourdissons la dette publique et nous courons les risques de ne pouvoir faire face à des chocs provenant aussi bien de la situation internationale que de nos secteurs économiques locaux. De plus,  nous courons le risque d’avoir à faire face à une hausse du coût de la vie, en raison d’une dépréciation de la roupie.

    Que faut-il donc faire ?

    La prochaine présentation du budget 2019-20 est une excellente occasion pour redresser la barre. Si la dette publique doit, dès maintenant, amorcer une pente descendante, le déficit budgétaire doit donc être réduit dès 2019-20 et être maitrisé. Comment y parvenir ?

    Puisqu’un déficit n’est que le résultat d’un excès des dépenses par rapport aux revenus, ceux-ci doivent augmenter et celles-là diminuer.

    La fiscalité

    Evoquer une augmentation des revenus budgétaires, c’est instinctivement penser à hausser les diverses taxes qui frappent les contribuables. Mais des mises en garde sont essentielles. C’est un fait avéré qu’un accroissement des taxes directes, tels que l’impôt sur les revenus, peut déclencher un découragement du côté des contribuables (personnes physiques et corporations), et ainsi freiner les efforts des uns et des autres à donner le meilleur d’eux-mêmes en termes d’activités économiques rémunérées. La suggestion du FMI d’augmenter la taxe de solidarité (solidarity levy) est une façon déguisée d’augmenter les taux d’imposition sur les revenus.

    Par ailleurs, une toute nouvelle taxe directe est suggérée, notamment un droit de péage pour l’accès à  certaines routes (repaired/new roads). Ce serait un excellent moyen d’inciter les automobilistes à prendre le futur métro ! Gare aux réactions des automobilistes et… des chauffeurs de taxis ! Si le gouvernement n’a pu donner de permis d’opération à UBER, il est douteux qu’il puisse, dans le contexte actuel, imposer des droits de péage aux automobilistes.

    Faut-il alors se rabattre sur les taxes indirectes, notamment la TVA ? Le FMI ne semble pas être de cette opinion car il ne mentionne pas la TVA dans la liste incluse dans le Staff Report. Et il a raison. Car une hausse de  TVA aurait comme conséquence une hausse du coût de la vie, ce qui risquerait de susciter des demandes de hausses des gages et  des salaires, avec comme corollaire inévitable une hausse des coûts de production des biens et services exportés et une dégradation de leur productivité et de leur compétitivité.

    Les taxes indirectes que le FMI vise pour une augmentation sont les droits d’accise sur la cigarette, l’alcool et des produits de luxe-«  a quick win », n’est-ce pas, mais reflétant un manque d’imagination.

     

    Un gisement à exploiter

    Il y a, par contre, un gisement encore exempt de fiscalité. Il est constitué par ces développements immobiliers majeurs qui ont eu lieu –et le sont encore - dans les régions rurales de Maurice. Ces belles villas ne sont pas frappées de taxe municipale, alors que les District Councils leur fournissent divers services d’utilité publique, y compris surtout la voirie. C’est le secteur public qui prend tous ces débours à sa charge. Par exemple, selon les estimations budgétaires pour 2018-19, les District Councils sont subventionnés à hauteur de 1,43 milliards de roupies. L’introduction d’une taxe rurale, modelée sur les taxes municipales, non seulement allégerait les dépenses  du Trésor Public en réduisant les subventions aux District Councils, mais elle mettrait aussi fin à une criante injustice envers les habitants des villes de ce pays.

    Des gaspillages à éviter

    Il n’y a pas lieu de s’attarder sur le gaspillage et la mauvaise gestion des fonds publics. Il n’y a qu’à relire les rapports annuels du Director of Audit, lesquels font beaucoup de bruit momentané mais finissent au fond des tiroirs du Public Accounts Committee, supposément le chien de garde des contribuables que nous sommes.

    Le gaspillage semble provenir surtout des surcoûts de projets suite aux retards de prises de décisions. Il peut aussi être le résultat de travaux mal exécutés, l’exemple récent le plus typique étant celui de l’autoroute Terre Rouge-Verdun.

    Une autre source de gaspillage provient de la mauvaise gouvernance d’institutions publiques, lorsqu’il est difficile d’appliquer les principes d’une saine gestion, à cause d’interventions de nature partisane et politique.

    Autant dire que si le Trésor Public veut obtenir « value for money », il doit avoir le courage de prendre les décisions qui s’imposent pour empêcher les surcoûts et promouvoir la bonne gouvernance.

    L’État Providence

    Poursuivons la recherche des moyens à mettre en œuvre pour redresser les finances publiques, maitriser les déficits et ainsi déclencher une diminution du poids de la dette publique.

    De toute évidence, on n’a pas d’autre choix que de se pencher sur le poids du financement de l’État Providence dans le budget national.

    Grosso modo, on peut prendre pour acquis que le coût de l’Etat-Providence est constitué de la somme des budgets de la protection sociale, de l’éducation, de la santé publique et du logement. En 2018-19, ce coût a été estimé à 69,7 milliards de roupies, soit 52,1% du total des dépenses.

    Une réflexion s’impose. L’État Providence est un acquis intouchable de notre République indépendante. Soins gratuits, éducation gratuite, logements sociaux, pensions de retraite et pensions aux personnes incapables de subvenir à leurs besoins : ce sont des acquis qu’aucun pouvoir politique ne pourrait envisager d’enlever. Mais est-on certain que tous les bénéficiaires de l’État Providence ont besoin de l’aide de l’État ? Celui-ci a  établi, il y a quelques années, une liste des familles pauvres (un Social Register) ayant besoin de l’aide de l’État. Il  est souhaitable qu’il en fasse de même pour certains autres types d’aide qu’il accorde.

    On pense inévitablement à la pension des personnes âgées qui est estimée à 25,1 milliards de roupies en 2018-19, soit 36 % pour cent de la totalité des dépenses associées à l’État Providence.  Vu l’évolution démographique de Maurice et l’intensification du vieillissement de sa population, ce pourcentage ne peut qu’augmenter. Une réforme est essentielle, et le FMI le souligne.

    L’État devrait avoir le courage de pousser l’âge de l’octroi de la pension de vieillesse à 65 ans, ce qui coïnciderait avec l’âge officiel de la retraite. Selon le système en vigueur actuellement, des personnes encore détentrices d’un emploi à plein temps et touchant un salaire mensuel régulier ont aussi droit à la pension des personnes âgées. Comme on avait procédé pour la modification de l’âge de la retraite de 60 à 65 ans, il faudrait annoncer un calendrier d’étalement (sur 4 à 5 ans) du droit à la pension de vieillesse  jusqu’à un âge plus avancé que 60 ans. Ce serait tout à fait en conformité avec le fait que l’espérance de vie des Mauriciens ne cesse d’augmenter, grâce d’ailleurs à la qualité de la vie que l’État-Providence nous permet de jouir.

    Arbitrage inévitable

    Il a été écrit plus haut que le rapport d’évaluation du FMI est arrivé à point. Souhaitons que pour le bien général de notre pays, les appels à la prudence et à la mise en place de réformes soient entendus de chacun et de tous. Que soient écartées les tentations pré-électorales de plaire à chacun et à tous, car c’est toute la population qui en subira les conséquences par la suite.

    Si nous voulons que notre pays continue de se moderniser, nous devons tous, gouvernants comme gouvernés, avoir le souci du bien commun, plutôt que d’être à la recherche égocentrique de gains immédiats.

    Souhaitons que le bon sens prévale aussi bien de la part de ceux qui aspirent à nous gouverner que de ceux  qui sont à l’affût de « cadeaux » budgétaires accordés en dépit de leurs effets nocifs sur les finances publiques et l’économie. Car c’est toute la population, et particulièrement les plus démunis, qui en subiront les conséquences négatives quand elles se manifesteront, tel un boomerang. Notre pays mérite bien mieux qu’une attitude du tout, tout de suite et…. après moi le déluge.

    Pierre Dinan

     

    05/05/2019 Pierre DINAN