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  • Démystifier la croissance économique

    Démystifier la croissance économique

    Depuis quelques mois, le terme: croissance économique surgit fréquemment dans les débats de nature politique, économique ou sociale. La croissance économique est devenue un sujet à polémique. Elle est tantôt présentée comme la fée qui résoudra tous les problèmes de notre société, et l’on se lamente si le taux annuel qu’elle a enregistré est plus faible que ce à quoi on s’attendait. Dans d’autres milieux, on rend la croissance responsable de deux péchés capitaux, notamment la dégradation de l’environnement et l’accroissement des inégalités parmi les différentes couches de la population.

    Notre démarche

    Il s’agit de remettre les pendules à l’heure. Ni sacraliser la croissance, ni la diaboliser. C’est pourquoi notre démarche, dans cet article, sera comme suit :

    • On commencera par définir la nature de la croissance économique, ainsi que les formules disponibles pour l’estimer ;
    • Une attention particulière sera accordée à l’aspect qualitatif de la croissance ; cette caractéristique est souvent ignorée, tant l’accent est placé sur le quantitatif. Ceci nous permettra d’évoquer les conditions de durabilité de la croissance économique ;
    • La démarche débouchera, enfin, sur les inégalités qui peuvent coexister avec la croissance. Il s’agit de contrer la théorie de l’économie du ruissellement, laquelle postule-mais à tort- que la croissance économique déclenche automatiquement l’enrichissement et la prospérité de toutes les couches de la population, y compris celles qui sont au bas de l’échelle des revenus.

     

    Le produit intérieur brut (PIB)

    Il y a de quoi confondre le profane. On lui parle de croissance économique, mais c’est un concept abstrait. On lui explique que c’est le gâteau national qui a grossi, mais où est-il ce gâteau ?

    Ce gâteau a de multiples facettes. Il y a celles qui sont visibles, comme les nouvelles infrastructures, l’augmentation du parc automobile, la fréquentation accrue des supermarchés, les villas de plus en plus belles et  confortables,…Mais il y a d’autres facettes, toutefois elles ne peuvent être appréhendées qu’au prix de recherches dans des documents ou publications : par exemple, des salaires et des bénéfices en hausse, ce qui se traduit par davantage de disponibilités dans des comptes bancaires, par exemple, ou davantage d’investissements en bourse.

    Il y a de quoi se perdre pour se retrouver à travers ces méandres ! Heureusement que l’on peut se rabattre sur la formule du calcul annuel de ce gâteau national dont l’appellation technique est le Produit Intérieur Brut(PIB).

     

    Quels sont les ingrédients du PIB ?

    Ces ingrédients sont la valeur totale de tous les biens et services produits à l’intérieur d’un pays à partir de ses propres ressources en capital et en main-d’œuvre. Sont exclues toutes les importations de biens et de services, puisque par définition, elles viennent d’ailleurs. Le qualificatif : brut indique que l’usure des machines et équipements résultant de la production n’est pas prise en compte dans l’estimation du PIB. Sinon, on se réfèrerait  à un Produit Intérieur Net, ce qui nécessiterait un grand nombre d’estimations de la dépréciation par usure des machines et équipements mis en œuvre pour la production.

     

    A préciser aussi que le PIB peut être calculé aux prix du marché, c’est- à -dire en tenant en ligne de compte les taxes et les subventions. Si celles-ci sont exclues, on se réfère alors à un PIB aux prix de base. Dans le reste de cet article, c’est le PIB aux prix du marché qui retiendra notre attention.

     

    Comment estimer les dimensions du gâteau national ?

     

    Deux formules de calcul sont disponibles.

    • La première formule est élaborée à partir du fait que le PIB est constitué de la valeur totale des biens produits et des services rendus, à partir des ressources nationales. Quelles sont ces ressources nationales ? Essentiellement la main –d’œuvre (aussi désigné comme capital humain) et le capital financier. Or, ces facteurs de production doivent être rémunérés pour leurs activités et contributions respectives, notamment par des gages et salaires, d’une part, et des bénéfices, d’autre part. L’addition de ces deux grandeurs (gages et salaires+ bénéfices) permet d’estimer le PIB aux prix du marché, moyennant la prise en compte des taxes et subventions, comme déjà mentionné ci-dessus.
    • La deuxième formule est élaborée à partir du raisonnement suivant : le gâteau national est soit consommé, soit conservé aux fins d’investissement. Le calcul d’estimation consiste donc à ajouter les dépenses de consommation aux montants des investissements durant une année donnée.

    Comme nous ne vivons pas en vase clos, il faut se rappeler que la consommation comprend aussi les produits et services importés, tandis que la production est partiellement exportée.

    Les importations sont donc déduites de l’estimation du PIB, tandis que les exportations sont rajoutées.

     

    C’est Statistics Mauritius (SM) qui estime le PIB d’après ces deux formules distinctes (*). SM  utilise des données   obtenues à partir des  renseignements fournis par les opérateurs économiques et les milieux officiels. Compte tenu de la masse des données à traiter,  la possibilité d’erreurs et omissions n’est guère exclue. C’est pourquoi c’est une aubaine que deux formules d’estimations soient disponibles. Elles permettent aux statisticiens de mieux travailler leurs estimations. Car il s’agit bien d’estimations qui peuvent d’ailleurs être corrigées au cours des mois qui suivent, si d’autres informations et données parviennent aux statisticiens.

     

    Revenons à la croissance

    Il a fallu faire ce long détour par le PIB et les formules utilisées pour l’estimer parce que c’est de son évolution annuelle qu’est dérivé le taux de croissance économique d’un pays. Autrement dit, le taux de croissance de l’année B est obtenu en comparant la dimension du gâteau national produit en cette année à celle du gâteau produit en l’année A. Comme les estimations sont libellées en roupies, on s’assurera que la comparaison entre les deux années soit faite avec des roupies de même valeur, c’est-à-dire après l’élimination de tout effet inflationniste-ou déflationniste.

    Nous voilà donc revenus à la préoccupation principale de cet article, la croissance économique. Comme on a pu le constater, elle est le résultat d’une comparaison entre les dimensions respectives de deux PIB consécutifs, eux-mêmes constitués à partir des revenus des agents économiques, ou alternativement de la consommation, des investissements et du commerce extérieur.

     

    C’est le quantitatif qui prime.

    • Modifier le ratio des revenus respectifs de la main-d’œuvre et des apporteurs de capitaux, cela ne change pas le montant total du PIB. Et pourtant, ce ratio peut être déséquilibré s’il ne favorise pas un partage équitable entre salaires et dividendes.
    • Augmenter le montant total de la consommation au détriment de la part réservée aux investissements, le montant total du PIB ne changera guère. Et pourtant, une consommation excessive peut mettre à mal les réserves en devises dans une économie qui, comme la nôtre, dépend beaucoup des importations pour satisfaire les hausses de consommation.

    Ces observations indiquent qu’il est imprudent de se focaliser sur le seul taux de croissance pour juger de la bonne santé d’une économie. Il faut encore chercher comment s’est construite cette croissance pour juger si l’économie du pays donné est sur la bonne voie. Ainsi, un taux de croissance résultant de l’exploitation optimale de toutes les ressources disponibles est préférable à un taux résultant de travaux publics conséquents, même si ces derniers permettront d’atteindre, par la suite, un taux amélioré de productivité.

    Pourquoi une telle distinction ?

    C’est parce que des travaux publics d’envergure ne peuvent, par définition, se répéter d’année en année, tandis que des activités industrielles sont appelées  à perdurer, sauf en cas d’erreurs catastrophiques de gestion ou de pertes de marché. Comme déjà évoqué plus haut, lorsque l’on se penche sur la croissance économique d’un pays, on ne peut pas se contenter du résultat quantitatif. Il est impérieux de soulever le voile et de procéder à une analyse qualitative de la situation.

    Analyse qualitative à trois volets

    Cette analyse qualitative doit comporter au moins trois volets :

    -premièrement, les industries existantes sont-elles en bonne santé ? Sinon, quels sont les remèdes à appliquer ?

    -deuxièmement, toutes les ressources du pays sont-elles déployées au mieux de leurs possibilités ?

    -troisièmement, l’exploitation de ces ressources est-elle raisonnable ? Les exigences environnementales sont-elles respectées ?

    C’est à de telles conditions que le pays pourra continuer de progresser et enregistrer une croissance annuelle saine et durable. C’est ainsi aussi qu’il sera possible de faire taire ceux qui prônent la croissance zéro par souci écologique. Ceux-là ont malheureusement oublié cette judicieuse remarque d’Einstein : La vie, c’est comme une bicyclette. Il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre.

    Partage équitable des fruits de la croissance

    Il est légitime de chercher à améliorer son standard de vie.

    Il est vrai que, dans les pays développés du Nord (Europe et Amérique du Nord, notamment), l’heure est venue de tempérer les appétits de consommation. En effet, dans ces pays développés, c’est le niveau de consommation qui fait problème, bien plus que la croissance. Mais cette croissance-là doit, dans ces pays, venir notamment d’un saut qualitatif, de par la valeur ajoutée résultant des   modifications apportées aux appareils de production des biens et services, en vue d’un usage rationnel des ressources disponibles, de leur  réutilisation dans la mesure du possible et d’une élimination des gaspillages.   

          Maurice n’est pas un pays développé. Il est classé parmi les  pays émergents. En 1968, au moment de l’indépendance,  il faisait partie du Tiers-Monde. Nous avons donc fait l’expérience de la croissance économique, et nous devons continuer sur cette lancée, mais dans de bonnes conditions qualitatives, respectueuses d’un usage rationnel des ressources naturelles qui sont, par définition, limitées.

    Toutefois, il est bon de rappeler que la croissance n’est pas un but en elle-même. Elle l’est en fonction d’un bien à acquérir, c’est celui de l’amélioration du niveau de vie de chaque citoyen. Une croissance économique qui creuse le fossé entre les citoyens riches et les citoyens pauvres ne peut pas contribuer au progrès global d’un pays.

     Il est essentiel que les richesses additionnelles créées par la croissance d’année en année soient distribuées équitablement, afin que les écarts de revenus et de capitaux se resserrent dans la mesure du possible. Les richesses créées par la croissance ne ruissellent pas automatiquement vers les couches sociales inférieures.

    Des actions concrètes sont requises, notamment celles favorisant l’acquisition, par ces citoyens défavorisés, du savoir (éducation a tous les niveaux), du savoir-faire (les métiers techniques et informatiques) et du savoir-être (le comportement citoyen en société). Il va sans dire que les coûts qu’entrainerait un tel programme devraient être financés par le Trésor public, à partir des retombées fiscales de la croissance.

    Croissance intégrée et inclusive

    La croissance économique a été définie et les formules pour l’estimer ont été décortiquées. On a montré que le qualitatif doit primer sur le quantitatif. Ce qui doit être recherché, c’est une croissance intégrée, c’est-à-dire celle qui tire le meilleur de toutes les ressources disponibles. C’est ainsi que l’économie sera en mesure de continuer à se développer d’année en année.

    Par ailleurs, si la croissance économique est un objectif légitime de tout pays émergent, comme Maurice, ou de tout pays sous-développé, c’est afin de lui donner les moyens de hausser le standard de vie de tous ses citoyens. La croissance doit donc être inclusive, ce qui signifie que les fruits qui en découlent doivent bénéficier à l’ensemble de la population.

    *Des exemples de ces formules d’estimation du PIB sont disponibles sur le site web de Statistics Mauritius. Cliquer sur statsmauritius.govmu.org, une page s’ouvrira et cliquer ensuite sur National Accounts Estimates.

     

    18/06/2019 Pierre DINAN