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  • Un amour de circonstance pour les seniors

    Un amour de circonstance pour les seniors

    On n’aura jamais autant parlé de la pension de vieillesse. La fracassante déclaration du Premier ministre, le premier octobre dernier, a eu les effets d’une bombe. Elle est, pourtant, tout à fait« logique », si l’on se place dans un contexte électoral. Quelques chiffres suffisent à expliquer cet amour de circonstance, dont fait preuve le pouvoir en place dans sa quête pour continuer de rester en place.

    Gare à la surenchère

    Au moment où s’écrivent ces lignes, soit dans la première partie de la campagne électorale, on note que seuls des économistes ont commenté, de manière défavorable, l’annonce d’une hausse conséquente de la pension de vieillesse durant les années à venir. Aucun autre parti politique n’a osé se prononcer contre, mais deux d’entre eux ont renchéri en annonçant une hausse  de la pension non contributive, dès qu’ils seront au pouvoir si les électeurs le leur accordent. La surenchère est en marche*. Les électeurs doivent en être conscients pour ne pas se laisser berner par de folles promesses qui devront, par la suite, être financées par des dettes accrues et des taxes additionnelles.

    Le poids électoral des personnes âgées.

    Selon les estimations démographiques de Statistics Mauritius, les Mauriciens du groupe d’âge de 60 à 80 ans ou plus étaient, en 2017, au nombre de 203 903, soit 16,1% d’une population totale égale à  1 264 613. Cinq années plus tard, soit en 2022, la population totale aura atteint 1 266 894 personnes, soit une insignifiante hausse de seulement deux-dixièmes d’un pour cent, alors que le groupe d’âge de 60 à 80 ans ou plus atteindra 245 238 âmes, soit 20,3% de plus qu’en 2017.

    Allons plus loin, et ajoutons cinq autres années en analysant les projections pour 2027.La population se chiffrera  alors à 1 260 617, soit quatre-dixièmes d’un pour cent de moins qu’en 2017, tandis que le groupe des personnes âgées (60-80+) sera égal à 287 613, soit 41,1% de plus qu’en 2017. En somme, une population totale qui amorce une courbe descendante, et une population de personnes âgées qui chevauche une courbe ascendante. Les forces déclinantes se multiplient alors que les forces vives s’étiolent ! De quoi susciter de sérieuses réflexions sur l’avenir économique et social de notre chère République !

    On n’a guère besoin d’être un maître-statisticien pour conclure, à la lumière de ces projections, que le poids électoral des personnes âgées pèsera de plus en plus lourd au cours des prochaines consultations populaires. Dans la chasse aux votes, ce pactole-là vaut bien la peine d’un dédoublement d’efforts-et de déficits budgétaires accrus !

    Un poids de plus en plus lourd pour le budget national

    En effet, selon les projections budgétaires datant de juin 2019, la pension des seniors évoluera comme suit durant les prochaines années, à partir d’un montant de 17,7 milliards de roupies atteint en 2018-19 : 

                                   2019-20               19,69 milliards

                                    2020-21               21,27 milliards

                                    2021-22                22,35 milliards

    Ainsi, en l’espace des trois prochains exercices budgétaires, les décaissements relatifs au paiement de la pension de vieillesse auront, selon ces projections officielles, augmenté de 4,65 milliards, soit de 26,3%. Quant au déficit budgétaire, les projections datant du mois de juin 2019 le situent à 16,65 milliards en 2021-22, soit 4,9% de plus qu’en 2018-19. 

    Mais voilà ! La promesse de la hausse de la pension de Rs. 6 010 à  Rs. 13 500  (soit deux fois et quart de plus) devrait, en l’absence de toute modification des autres paramètres et estimations,  émarger au budget à la hauteur de 50 milliards en 2021-22. Et le déficit budgétaire grimperait, alors, à quelque 44 milliards, ce qui équivaudrait à quelque 7 % du Produit Intérieur Brut, contre 3,2% en 2018-19.

    Des questions qui se posent

    Il convient de préciser que ces estimations sont faites selon les paramètres utilisés par le ministère des Finances pour la présentation du Budget 2019-20.Ces paramètres ont-ils été révisés subséquemment ?

    D’autres sources de revenus auraient-elles été identifiées ? S’attend-on à une croissance économique rehaussée de manière significative, de sorte que les revenus budgétaires seront majorés ? Il est bon de rappeler que les projections publiées en juin 2019 sont basées sur une croissance annuelle moyenne de 4,1% d’ici à 2021-22.

    Alternativement, prévoit-on des modifications de l’éligibilité à la pension,  notamment en retardant l’accès jusqu’à l’âge de 65 ans et en mettant fin à son caractère universel ? 

    Nul détail de ce genre n’a été fourni pour justifier la faisabilité de la promesse. « Je te donne un bonbon, prends-le et ne me pose pas de questions ! » C’est de l’infantilisme !

    Éclairante comparaison

    Terminons ce tour d’horizon en situant, de manière comparative, le poids budgétaire de la pension de vieillesse par rapport à celui de deux des plus importants ministères responsables d’assurer les services de l’État-Providence, notamment l’éducation et la santé publique.



    Tableau 1

    Projections officielles (en milliards de roupies)

     

    2018- 19

    2019-20

    2020-2021

    2021-2022

    Education

    17,24

    17,10

    17,90

    17,80

    Santé publique

    12,26

    13,10

    13,68

    13,92

    Basic retirement pension *

    17,70

    19,69

    21,27

    22,35

    * avant la promesse d’une hausse égale à  2,25 fois le montant actuel

    Source : Documents du Budget National 2019-2020

     

    Comme on peut le constater au Tableau I, le poids budgétaire des pensions des seniors est déjà non seulement supérieur à  celui de l’éducation et de la santé, mais il est sur une « pente »… ascendante (+26,3% en quatre ans). Et ce sont des projections datant d’avant la promesse !

    Comment s’en sortir ?

    Comme déjà évoqué plus haut, il est fort improbable que le pouvoir - quel qu’il soit après les élections du 7 novembre - remette en cause l’éligibilité universelle  à la pension des seniors. Le risque électoral est trop grand. Un exemple venu d’ailleurs nous éclaire  à ce sujet. Le populiste President Bolsonaro, le nouvel homme fort du Brésil, a vu sa popularité chuter lorsqu’il a tenté de réformer le système des pensions des personnes âgées dans son pays, vu que cet item constitue un poids budgétaire considérable. La classe politique mauricienne se gardera de jouer avec le feu.

    Comment donc s’en sortir et revenir à la réalité, si l’on est convaincu qu’il faut éviter une catastrophe budgétaire ? Une possible voie de sortie pourrait être la suivante.

    Si  une personne âgée n’a pas besoin de la pension non contributive de vieillesse pour vivre décemment, l’encourager à l’offrir en totalité en donation à des organisations non gouvernementales(ONG), reconnues par le NSIF (National Social Inclusion Foundation). La personne âgée bénéficierait en conséquence d’un abattement fiscal égal au montant de sa pension. De cette façon, cela réduira les appels de fonds de la part des ONG auprès du NSIF, lequel a des ressources limitées par rapport aux demandes des ONG et est parfois empêtré dans les exigences de la bureaucratie, vu qu’il s’agit de fonds publics.

    Par ailleurs, ces donations aideraient à financer des cas méritants qui, le cas échéant, auraient fini par frapper aux guichets de la Sécurité Sociale, menant in fine à la hausse des dotations budgétaires.

    Il y a lieu de croire que cette « économie » de dotations additionnelles pour la Sécurité Sociale sera plus élevée que le « manque à gagner » pour le Trésor Public, résultant de l’abattement fiscal accordé aux seniors qui sont aussi des contribuables.

    Attendons voir

    Le processus qui a été enclenché peut créer des insatisfactions et remous s’il n’est pas bien géré. Il est impérieux que les conséquences qu’il risque d’engendrer  de par son envergure soient minimisées, grâce à des outils innovants, comme celui qui a été préconisé ci-dessus.

    Le 16 octobre 2019                                                                 Pierre Dinan

     

    • *Et il y a eu surenchère sur surenchère, puisque la proposition d’une augmentation durant le prochain mandat a, par la suite, été transformée en une hausse immédiate de quelque 50% dès la prise du pouvoir. Si cette promesse est tenue, les dépenses budgétaires relatives aux pensions des seniors passeront de 19,69 milliards à 25,71 milliards, accroissant le déficit budgétaire de 2019-20 de 16,06 milliards à 22,08 milliards, soit  4,2 % du Produit Intérieur   La dette publique augmentera d’autant.







    16/10/2019 Pierre DINAN