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  • Regards sur l’épargne nationale

    L’actualité économique récente a mis l’accent sur le niveau insuffisant de l’épargne nationale à Maurice. Mais qu’est-ce que l’épargne ?
    Pour le chef de famille, c’est la part de ses revenus qu’il met de côté pour les imprévus, ou pour des dépenses à effectuer plus tard, telles que l’achat d’une maison, d’un véhicule motorisé ou les études supérieures des enfants. S’il n’observe pas cette pratique d’épargne, il risque de se trouver en difficultés financières éventuellement et d’avoir à contracter des emprunts pour faire face à ses obligations ou à ses besoins d’investissements. Toutes proportions gardées, c’est ce même concept de dépenses différées qui sous-tend la définition de l’épargne au niveau national.

    Le revenu disponible national
    Chaque année, les ressources mauriciennes (capital humain, naturel, financier et technologique) sont mises à contribution pour produire le gâteau national, désigné sous le vocable : Produit Intérieur Brut (PIB). A ce PIB, s’ajoutent les revenus provenant des ressources mauriciennes mises en œuvre hors des frontières du pays. La somme du PIB et des revenus hors frontières constitue le revenu disponible à l’échelle nationale.

    L’épargne de 2009 à 2013
    A partir du revenu disponible sont effectuées les dépenses de consommation des ménages et du gouvernement. Si ces dépenses sont inférieures au montant total du revenu disponible, il y a un solde qui est désigné sous le vocable de l’épargne.

    Le Tableau I en donne un aperçu pour les cinq dernières années, soit de 2009 à 2013. Il est utile et opportun de rappeler que c’est en 2009 que Maurice a commencé à subir les effets des vents contraires soufflant des Etats-Unis et de l’Europe dans le sillage de la crise financière qui avait débuté en 2006.
    De 2009 à 2013, le revenu disponible au niveau national est passé de 287,9 milliards de roupies à 384,4 milliards, soit une progression moyenne de 7.5% par an, en terme nominal, c’est-à-dire avant la prise en compte des changements de la valeur de la roupie, d’année en année. Durant la même période, l’épargne est passée de 39,3 milliards en 2009 à 55,2 milliards en 2013, soit une progression moyenne de 8,9% par an toujours en terme nominal. En 2009, l’épargne était égale à 13,7% du revenu disponible; en 2013, on s’attend à un taux de 14,4%. Le taux d’épargne reste bas, surtout en regard des investissements, comme on peut le constater à la lecture du Tableau II.
    De 2009 à 2013, les investissements se sont élevés à un total de 388,7 milliards, contre un montant total de 241.1 milliards pour l’épargne, soit un déficit cumulé de 147,6 milliards. C’est ainsi que la consommation différée n’a pas été suffisante pour financer les investissements et que l’Etat a dû avoir recours à des emprunts auprès de sources étrangères. Nous y reviendrons plus loin.

    Les questions à considérer
    Tels sont les faits. Place maintenant à l’analyse de ces faits. Trois étapes nous paraissent nécessaires. En premier lieu, il s’agit de déceler les causes de la performance médiocre de l’épargne nationale. En deuxième lieu, on passera en revue les conséquences de ce phénomène, avant de conclure avec des propositions de mesures à prendre pour rehausser le niveau de l’épargne nationale.

    Les causes possibles
    Vraisemblablement, le taux d’épargne a chuté pour un ensemble de raisons et non pour une seule d’entre elles. Il faut savoir que la moyenne annuelle de l’épargne a été égale à 23,2% de 1980 à 2005, c’est-à-dire jusqu’à l’avant-veille du déclenchement de la crise financière aux Etats-Unis et en Europe. Mais déjà, depuis 2001, l’épargne avait amorcé une courbe descendante, n’atteignant qu’un taux de 16,8% en 2006, comme on peut le voir au Graphique 1 (ci-dessous).

    A l’examen de ce graphique, il y a une indication que le taux de croissance peut influencer le taux d’épargne. Par exemple, lorsque Maurice subit les conséquences de la crise économique mondiale en 2009 et que le taux de croissance chute de 5,5% à 3,1%, le taux de l’épargne chute lui aussi, de 16,7% à 13,6%.
    Par la suite, depuis 2010, le taux de croissance reste modeste, dans la fourchette de 3% à 4%, et le taux d’épargne reste médiocre entre 14,5% et 15%. Cette constatation trouve son explication, semble-t-il, dans une certaine rigidité du taux de consommation, autour de 85% à 86% bon an mal an. Revenons à cet effet au Tableau I. De 2011 à 2012, le revenu disponible passe de 329,1 à 352,2 milliards, soit une hausse de 23,1 milliards. La consommation passe de 280,9 à 300,4 milliards, soit une hausse de 19.5 milliards. Il ne reste plus alors que 3,6 milliards pour accroître l’épargne nationale de 48,2 à 51,8 milliards. L’exercice peut se répéter pour les autres années inscrites au Tableau I.
    Il faudrait sans doute se demander maintenant pourquoi la consommation affiche de la rigidité. Certaines pistes demandent à être explorées, notamment celles qui suivent :
    — Le vieillissement de la population. On sait que la pyramide des âges est menacée à Maurice aussi bien par le rétrécissement de sa base (moins d’enfants et de jeunes) que par l’élargissement de son sommet (de plus en plus de personnes âgées grâce à une hausse de la durée de vie). D’une part, des familles de dimension réduite requièrent moins d’épargne que celles plus peuplées d’enfants ; d’autre part, des personnes âgées ont tendance à désépargner, c’est-à-dire à jouir de l’épargne amassée au cours de leur vie active. Dans les deux cas, la consommation prend le pas sur l’épargne.
    — Les inégalités de revenus grandissantes. Selon le Household Budget Survey de 2012, les inégalités de revenus se sont accentuées à Maurice depuis le début du 21ème siècle. C’est ce que révèle le coefficient de Gini qui est passé de 0,371 en 2001-02 à 0,388 en 2006-07 et à 0,413 en 2012. Plus ce coefficient se rapproche du coefficient 1, plus les revenus sont inégaux entre les familles mauriciennes. D’ailleurs, Statistics Mauritius révèle que 33,800 familles (9,4% du nombre total de 359,600 familles) avaient, en 2012, des revenus inférieurs à Rs 5,660 par mois, ce qui les classait en pauvreté relative. Il n’y a pas encore de calcul de la pauvreté absolue à Maurice. Il est permis de penser que ces familles pauvres sont incapables de pratiquer l’épargne et que la quasi-totalité de leurs revenus est affectée à la consommation.
    — L’endettement des ménages est aussi une piste à suivre. Par exemple, alors que le revenu disponible national a augmenté de deux-tiers entre 2006 et 2012, de 210 à 352 milliards, l’endettement personnel auprès des banques commerciales a quasiment doublé, de 12,3 à 23,6 milliards. Cet endettement a contribué au maintien du taux de la consommation au niveau national. Une remarque nous paraît judicieuse à ce sujet. Avec le zéro dépôt et autres publicités tapageuses, il est tentant au consommateur de succomber aux offres qui abondent, ce qui l’amène peut-être à s’endetter, parfois même outre mesure.

    Le taux d’intérêt réel

    Celui-ci résulte de la différence entre le taux d’intérêt perçu sur des dépôts ou comptes d’épargne bancaires et le taux de l’inflation moyenne durant une période donnée. Si le taux d’intérêt est supérieur au taux de l’inflation, le taux réel est positif et donc bénéficiaire à l’épargnant. S’il est négatif, l’épargnant est perdant.
    Le Graphique 2 (ci-contre) permet de voir l’évolution du taux de l’inflation affichée (headline inflation) et du taux indicateur de la Banque de Maurice. Précisons qu’il s’agit de moyennes de taux annuels aussi bien pour l’inflation que pour le taux indicateur.

    Rappelons que les banques commerciales offrent sur les comptes d’épargne des taux inférieurs au taux indicateur, et que ces taux varient de banque en banque. Il convient donc d’en tenir compte en étudiant le graphique. Ce qu’il révèle est intéressant : depuis le début de la crise, le taux réel a été positif en 2007, 2009, 2010 et 2012. Il a été négatif en 2006, 2008 et 2011. S’agissant de 2013, on peut s’attendre à un taux positif en regard des récentes tendances de l’inflation, à moins d’un renversement d’ici décembre prochain. Dans la mesure où des taux réels négatifs ont été enregistrés durant quelques-unes de ces récentes années cela a peut être découragé ceux qui ont pour habitude de placer leur épargne uniquement en banque. Mais il faut rappeler que l’épargne est aussi placée ailleurs que dans des comptes bancaires, notamment dans les valeurs boursières et dans l’immobilier. Les retours sur ces types de placements non bancaires ne sont pas affectés directement par les taux d’intérêt bancaires. Il est donc douteux que les taux réels négatifs aient affecté ceux qui effectuent de tels placements.

    La modernisation du secteur commercial
    La présence à travers villes et villages de supermarchés et d’hypermarchés contribue non seulement à faciliter les achats de consommation, mais aussi à donner un aspect ludique à l’activité shopping. Pour paraphraser un dicton localement célèbre, consommer, «c’est un plaisir». De plus, avec la hausse du revenu par tête, le consommateur mauricien s’est peu à peu habitué à rechercher la qualité dans les produits et services qu’il achète. Il est peu disposé à changer de comportement tant qu’il possède encore des revenus disponibles. L’épargne peut donc en souffrir.
    Telles sont donc les causes possibles de la baisse du taux d’épargne à Maurice : une croissance économique à rythme décéléré, le vieillissement de la population, les inégalités des revenus, l’endettement en hausse des ménages, des taux d’intérêt réels négatifs et la modernisation du secteur commercial. Il en résulte que la consommation reste à un taux élevé.

    Les conséquences

     

    Par ailleurs, la consommation dope l’importation des marchandises et des services. Il en résulte un fort déséquilibre du compte courant de la balance des paiements, surtout à un moment où les exportations mauriciennes se comportent mal sur les marchés européens en crise. Par exemple, le déficit du compte courant s’est élevé à 43,1 milliards en 2011 et à 35,6 milliards en 2012. Le Graphique 3 (ci-dessus) montre à quel point le solde du compte courant est largement négatif, même s’il est réconfortant d’observer une tendance de moindre déficit en 2012 et en 2013.

    Recours à l’épargne étrangère

    Tout déficit doit être financé. Le solde du compte courant de la balance des paiements requiert des flux de capitaux venus d’ailleurs, c’est-à-dire de l’épargne étrangère. Le Tableau III (ci-contre) est fort instructif à cet égard.
    En 2011, les flux nets (entrées moins sorties) ont totalisé 40,4 milliards, dont 25,4 milliards résultant des opérations transfrontalières (« global business ») et 15,0 milliards des opérations domestiques. En 2012, les montants correspondants sont un total de flux nets de 44 milliards, soit 48 milliards provenant du « global business » réduit par une sortie nette de 4 milliards pour les opérations domestiques. L’apport du « global business » est significatif, ce qui démontre l’importance du secteur des services financiers à l’international. Mais ceci renvoie aussi aux risques que Maurice court de voir s’effriter ces apports positifs de capitaux étrangers, si les présentes conditions favorisant des investissements dans les pays émergents changent à la faveur de rendements plus élevés dans les pays développés. Autant dire que Maurice ne doit pas se mettre dans une situation où elle doive compter en permanence sur la générosité du Père Noël. Maurice doit cesser de vivre au-dessus de ses moyens en comptant sur l’épargne des autres pour financer une partie de ses investissements et pallier à son épargne nationale insuffisante.

    Quoi faire ?
    A la lumière des causes analysées ci-dessus, on peut envisager que des mesures soient prises à deux niveaux: national et personnel.
    Au niveau national, il s’agit de se rappeler que l’épargne est le solde du revenu disponible et de la consommation. On peut certes essayer de réduire celle-ci, nous y reviendrons quand nous aborderons le niveau personnel. Mais il faudrait commencer par hausser le revenu disponible, ce qui veut dire accroître le taux de croissance économique de la République. Le graphique a déjà illustré comment le taux de l’épargne a chuté davantage lorsque le rythme de croissance économique s’est décéléré. Qui dit croissance économique dit projets d’investissements, emplois et salaires, effet multiplicateur des revenus et aussi confiance dans l’avenir, autant de composantes qui finissent par favoriser une épargne accrue. Il faut souhaiter que Maurice trouve de nouveaux secteurs d’activité économique pour hausser le taux de croissance, car les secteurs actuels soit s’essoufflent parce que matures, soit stagnent vu l’état convalescent de l’économie dans les pays développés. Faut-il rappeler que la vaste zone maritime exclusive de Maurice attend d’être valorisée, comme annoncée dans le discours du budget l’an dernier ? Que l’agriculture non-canne doit être modernisée afin d’être plus productive ? Que la campagne « Made in Moris » soit soutenue au niveau national afin de modifier les habitudes des consommateurs en faveur des produits mauriciens de qualité ?Que la productivité de la main d’œuvre, du capital et des divers autres facteurs doit être rehaussée ?
    Une autre action nationale à envisager serait l’encouragement de contribuer à des plans de pension de retraite. L’encouragement serait de nature fiscale, aussi bien par rapport à la prime qu’à la pension. Il pourrait même se muer en une inscription automatique (moyennant la possibilité de se désinscrire, comme au Royaume-Uni) pour des contribuables percevant des revenus au-dessus d’un certain seuil qu’il reste à déterminer, et les fonds ainsi mobilisés s’ajouteraient à l’épargne nationale et seraient disponibles pour des investissements.
    Au plan personnel, c’est vers l’éducation qu’il faut se tourner : celle-ci comporte plusieurs facettes :
    — La leçon du bon chef de famille, comme évoqué plus haut : dépenser judicieusement et faire la part de l’épargne.
    — L’exercice de la responsabilité personnelle : sauf des circonstances atténuantes, tout citoyen adulte et en bonne santé doit prendre conscience qu’il doit pourvoir à ses besoins, sans avoir à tout attendre d’autrui et surtout de l’Etat. L’Etat providence, c’est pour s’en servir et non pour en abuser.
    — Le rejet du recours à l’argent facile afin de ne succomber ni aux excès du jeu sous les multiples formes où il a envahi notre société, ni aux pièges à la mode de Ponzi. D’une part la tentation de l’argent facile nuit à l’épargne, d’autre part, si on a gagné l’argent facilement, on n’est pas conscient de sa valeur et on risque de succomber à la tentation de le gaspiller.
    — Des cours en fin de cycle secondaire, des messages et interventions à la télévision et à la radio, afin d’inculquer à la population les principes de base d’un budget personnel et familial, la nécessité de l’épargne et les possibilités de placement de cette épargne.
    Telles sont les quelques pistes qui s’offrent à un plan d’action à court et moyen terme.

    Reste le long terme
    — Des taux d’intérêts réels positifs d’année en année, tout en étant souhaitables, restent aléatoires, tant que la croissance économique mauricienne sera modeste suite à un environnement mondial peu porteur et aux politiques monétaires non-conventionnelles suivies par des pays développés.
    — Le vieillissement démographique doit être enrayé si nous voulons que ce pays retrouve le dynamisme des deux dernières décennies du siècle dernier. A quand une nouvelle stratégie nationale dans ce domaine ?

    Conclusion
    Après avoir défini l’épargne comme étant des dépenses différées, nous avons vu comment son niveau à l’échelon national provient de plusieurs causes possibles, et non d’une seule. Par exemple, la crise économique mondiale paraît rejaillir sur l’évolution de l’épargne à Maurice, de même que le vieillissement démographique. La consommation se maintient à un niveau élevé et, vu son profil à Maurice, elle dope les importations et agrandit le déficit du solde du compte courant de la balance des paiements. Ce qui accroît la dépendance de Maurice sur des flux de capitaux provenant de l’épargne étrangère, avec les risques de rapatriements subits que cela comporte.
    Il y a donc lieu de trouver des moyens de rehausser l’épargne, ce qui requiert notamment des stratégies :
    (1) pour identifier de nouveaux secteurs d’activité économique.
    (2) pour dynamiser l’épargne en utilisant l’arme fiscale.
    (3) pour rappeler à la population l’importance de la responsabilité personnelle.
    En fin de compte, la bonne tenue de l’épargne nationale est l’affaire de chacun et de tous.

    20/10/2013 Pierre DINAN