Vers une citoyenneté responsable
Vers une citoyenneté responsable
Il nous arrive, parfois, de nous plaindre que nos droits ont été lésés, notamment dans nos relations avec le pouvoir, aussi bien public que privé. L’abus de pouvoir par des personnes en situation d’autorité est certes répréhensible, et nos complaintes sont tout à fait justifiées.
Mais toute médaille a son revers. Si nous, les citoyens de la République de Maurice, nous avons des droits que nos gouvernants ainsi que nos concitoyens doivent respecter scrupuleusement à notre égard, nous avons, nous aussi, envers ces mêmes gouvernants et concitoyens, des devoirs à observer, avec autant d’attention et de scrupules, à leur égard.
Prenons quelques exemples simples.
- La pratique des bonnes manières sur les routes
Qui n’a pas fait l’expérience des klaxons intempestifs des chauffeurs pressés et qui jugent trop lents ceux qui les précèdent dans la longue file de voitures ?
- Le respect des voisins
Enlever les branches des arbres de son jardin ainsi que les feuilles mortes, puis les déposer en bordure de route dans l’attente de la voirie municipale : comme c’est facile de s’approprier l’espace public, au détriment de ses proches voisins !
- L’observance du code de la route
Malgré la présence d’une, sinon deux, lignes jaunes interdisant le parking, démarrer ses clignotants, et…………répondre à un appel téléphonique, pendant que les autres usagers de la route sont obligés de réduire leur vitesse, sinon de s’arrêter tout court.
- Les hauts parleurs aux multi-décibels
Traverser les villes et villages à bord des véhicules dont les chauffeurs semblent souffrir de surdité. Et puis, faire la fête jusqu’à fort tard dans la nuit, et se plaire à la partager avec des voisins cherchant désespérément le confort des bras de Morphée.
Allons plus loin maintenant
- Face à une situation financière ou économique difficile, s’en remettre, corps et âme, aux autorités, en criant, haut et fort : Qui gouvernement capav faire pour moi ?
- S’abstenir- ou ne point y songer-de contribuer, selon ses moyens physiques, intellectuels ou financiers, a une remise en état de notre pays, suite aux méfaits de la pandémie.
- Sans se poser des questions sur les moyens disponibles, prendre plaisir à accepter les aides et cadeaux offerts périodiquement par les autorités, et particulièrement durant l’exercice budgétaire annuel.
- Dans ce même ordre d’idées, ne comparer les programmes gouvernementaux des différents partis ou formations politiques du pays qu’en fonction de leurs propositions pour eux-mêmes ou leurs groupes ou leurs proches, en ne tenant aucun compte des répercussions possibles sur la bonne santé socio-politique et économique du pays.
- Ne juger ces propositions qu’à l’échelle du court terme, et ne point tenir en ligne de compte les risques de conséquences négatives ou désastreuses pour le long terme.
- Afin de passer outre au principe : premier arrivé, premier servi, glisser un pourboire à celui dont la responsabilité est de vous servir lorsque viendra votre tour. C’est ainsi qu’une telle pratique, anodine en apparence au départ, peut devenir extrêmement répréhensible, lorsqu’il s’agit d’allocations de contrats juteux. C’est la porte ouverte à la corruption et à la mafia.
Redressons la barre
De telles constatations appellent à un renouveau de l’esprit de citoyenneté au sein de notre république. Le chacun pour soi n’y a plus sa place, et cela s’applique aussi bien à ceux qui exercent quelque pouvoir qu’a ceux qui en subissent.
Nous sommes, pour ainsi dire, parvenus à une croisée des chemins.
D’une part, nous subissons les soubresauts causés par la pandémie à l’échelle internationale, et cela se manifeste chez nous, comme ailleurs, par le phénomène de la montée des prix, résultant des perturbations aux chaînes d’approvisionnement.
D’autre part, nous approchons de la fin d’un cycle électoral, aussi bien au niveau des collectivités locales qu’au niveau national. Les citoyens que nous sommes seront conviés à exprimer nos préférences pour la direction de nos institutions durant le reste de cette décennie.
Il est hautement souhaitable que nous puissions exprimer nos choix en accord avec les normes constitutionnelles de notre République. Mais cet exercice ne sera valable et complet que dans la mesure où nous saurons taire nos desiderata personnels lorsqu’ils s’opposent au bien général de la République.
Saisissons aussi cette occasion pour introduire dans le cursus scolaire mauricien la formation des apprenants à l’exercice de la citoyenneté responsable et honnête.
La citoyenneté responsable est à ces prix-là. Et nous avons le devoir de la pratiquer pour le mieux-être des générations futures de notre chère république mauricienne.
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