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  • Budget Day

    Budget Day

    Notre pays a hérité  de la Grande-Bretagne la pratique d’une présentation quasi- solennelle du budget annuel de l’Etat. Celle-ci se déroule, chaque année,  à l’Assemblée Législative au mois de mai ou d’avril, en présence des ministres et des élus de la nation, ainsi que des invités de marque, représentant des forces vives du pays.  La presse écrite et parlée est non seulement présente pour assurer la couverture des débats, elle est aussi à l’affût d’une photo du ministre des Finances, perçu comme le héros du jour, sinon comme un candidat venu passer son grand oral. Le choix entre ces deux appréciations alternatives dépendra des réactions, positives ou négatives, aux propositions fiscales qu’il aura soumises  dans son discours à l’Assemblée durant les quelque 90 à 120 minutes à venir.

    Pourquoi, pourrait-on se demander, un tel déploiement lorsqu’est présenté à l’Assemblée le projet de budget pour la future année financière, laquelle s’étend de juillet a juin dans notre République ? La réponse est la suivante : il s’agit d’un exercice majeur consistant à soumettre à l’approbation des  législateurs les projets de dépenses publiques, durant les 12 mois à venir, ( de juillet à juin),  ainsi que les moyens qui sont envisagés pour en assurer le financement. Comme les dépenses publiques  sont, par définition, les plus importantes dans le pays, certainement au-dessus de chacune des plus grosses entreprises, il va de soi que le budget de l’Etat requiert l’attention de tous les citoyens, lesquels sont, ou seront , amenés, d’une manière ou d’une autre , à contribuer à ces dépenses envisagées pour les douze mois à venir. Il est vrai que des pays amis offrent des dons pour l’un ou l’autre projet spécifique, mais il ne s’agit pas de sommes conséquentes. C’est ainsi, donc, que le Trésor Public doit se financer largement à partir des taxes prélevées sur la population mauricienne. Ces taxes-là sont dites directes ou indirectes.

    Les taxes directes sont celles qui frappent les contribuables en fonction de leurs moyens financiers et économiques. L’impôt sur les revenus (salaires, bénéfices, loyers, intérêts …), communément connu comme  income tax   , est en tête de liste puisque cet impôt prend en compte des caractéristiques du contribuable, notamment sa situation familiale, le montant de ses revenus, ses obligations contractuelles, et ainsi de suite. Il en va de même des bénéfices des entreprises, lesquels peuvent varier selon leur volume et des obligations liées à la nature de l’entreprise.

    Une autre taxe directe est celle qui frappe les biens légués à ses proches par un défunt. Ce sont les droits de succession.

    Venons-en maintenant aux taxes indirectes, lesquelles frappent tous ceux qui y sont assujettis, sans tenir compte de leur capacité à y faire face. A Maurice, ces taxes se prénomment droits de douane, taxe sur la valeur ajoutée, taxe sur l’essence, les cigarettes, les boissons alcoolisées, et ainsi de suite. Il y a, dans ce type de taxes, matière à injustice dans la mesure où elles pénalisent le contribuable aux faibles ressources davantage que celui qui dispose de moyens pécuniaires plus élevés. S’il s’agit de produits de consommation non essentiels  au bien- être, à la santé et à  la vie de tous les jours, notamment les boissons alcoolisées et les cigarettes, la pénalisation n’est pas automatiquement à déplorer. Il n’en est pas de même, toutefois, lorsqu’il s’agit d’un produit ou d’un service essentiel : dès lors, on peut comprendre  la grogne qui monte de la population par rapport aux taxes qui s’ajoutent au coût de l’essence importée avant que son prix à la pompe ne soit fixé.

    L’imposition des taxes directes et indirectes retient, certes, l’attention de toute la population, car celle-ci est inquiète de savoir dans quelle mesure le Trésor Public se prépare à la taxer, aussi bien directement qu’indirectement. Mais cette attente-là n’est pas la seule. Car il y a aussi  le fol espoir que des  taux fiscaux en vigueur soient réduits, sinon pour tous  les assujettis, mais au moins pour des catégories spécifiques de contribuables, notamment des travailleurs d’une industrie spécifique, des personnes âgées,  des veuves et orphelins, sans compter des groupes particuliers que le pouvoir estime en mesure de le remercier par un vote favorable, lors des prochaines élections.

     Et c’est ainsi  que l’exercice budgétaire se voit teinté d’une couche électoraliste :

       -le contribuable cherche le candidat qui promet le plus en termes de relâchement fiscal,

       -le candidat fait preuve d’une générosité sans pareil en réagissant positivement à la demande du votant à venir.

        -l’exercice budgétaire se mue en un exercice électoral.

    Le but premier de l’exercice annuel était de pourvoir aux investissements et dépenses publics, afin que l’Etat puisse remplir son important rôle de gouvernance du pays. Et voilà l’exercice qui risque fort de se muer en une confrontation entre les électeurs et ceux qui briguent leurs suffrages ! On n’a guère besoin d’être un devin pour comprendre que, si l’électeur obtient un allègement fiscal, dont il ne sait pas la durée dans le temps futur, celui qui a bénéficié de son vote est assuré d’un siège de député pour les cinq années à venir. Le bénéficiaire évolut dans la certitude pour les cinq années à venir, le bienfaiteur est plongé dans l’incertitude.

    Il est impérieux que tous les citoyens de ce pays, candidats à la députation et électeurs,  se libèrent de ce positionnement à caractère électoral, et reviennent à l’essentiel : le budget national doit être un outil de nature macro-économique, c’est-à-dire qu’il doit avoir comme objectif premier le bien du pays dans son ensemble et dans les meilleurs délais.

     Et surtout que soit recherché et trouvé un bon équilibre entre les mesures à mettre en place pour une mise en œuvre de toutes les forces vives du pays et celles d’accompagnement à ceux qui méritent une aide sociale   .Il va sans dire qu’aucune de ces mesures ne doit être entachée d’une quelconque préférence envers,

          -d’une part, les groupes qui ont vidé la cagnotte  largement au moment des élections,  et

          -d’autre part, ceux qui ont été fortement courtisés par des promesses quant à leurs caractéristiques personnelles, notamment l’âge, le milieu culturel ou l’origine ethnique.

    Ce qu’il faut pour la mise en œuvre de toutes les forces vives du pays, c’est une bonne gouvernance  à toute épreuve par ceux qui occupent des fonctions ministérielles, avec le concours d’un service public bien formé et ayant pour objectif principal le bien–être de la population tout entière. Rappelons ici  la formule utilisée dans le service public britannique lorsqu’un fonctionnaire écrit officiellement à un citoyen. Il précède toujours sa signature de l’expression : your obedient servant. Le citoyen mauricien n’en demande pas autant, mais il requiert une considération active et bienveillante de tout fonctionnaire à qui il s’adresse dans le cours normal des choses.

    Quant aux ministres eux-mêmes, cette notion de service au pays s’applique tout autant à eux, et même en premier lieu. Ils doivent, en effet,  être les premiers  à donner l’exemple du service pour tous les citoyens, indistinctement de leurs caractéristiques. Il est bon de rappeler que le mot : ministre a une origine latine, soit ministrare, qui se traduit servir en langue française.

    Le service pour tous et la bonne gouvernance doivent être  les caractéristiques d’un budget annuel de l’Etat. Mais ces valeurs ne doivent pas être limitées à une seule année, même si le budget est annuel de par sa  nature. On ne développe pas un pays en douze mois seulement. C’est une opération de longue haleine.

    Evitons à tout prix l’erreur suivante, celle qui consiste  à relancer l’économie de notre pays en appuyant sur l’accélérateur de la consommation. Ce sera suicidaire, puisque nous accroîtrons la dépendance du pays sur les importations, entraînant ainsi la roupie vers davantage de dépréciation de sa valeur et alimentant l’inflation des prix. 

     C’est pourquoi l’appréciation du budget annuel de notre pays doit comprendre une évaluation des mesures économiques proposées en vue d’assurer

    - le déploiement des  ressources existantes ainsi que leur amélioration et leur extension   , et

    -la mise en œuvre des ressources en veilleuse

    Les Mauriciens des années trente à monter nous jugerons à cette aune, des Mauriciens d’aujourd’hui nous jugent déjà en s’expatriant.

    Il est hautement souhaitable que nous, les citoyens de ce pays, nous qui sommes toujours prêts à revendiquer nos droits, et ce, avec raison, nous ayons aussi pleine conscience que nous avons des devoirs à honorer, aussi bien pour notre avenir personnel que pour les nôtres et pour tous nos concitoyens. Tel devrait être notre attitude d’esprit lorsque nous serons à l’écoute du ministre des Finances  on Budget Day.

    Pierre DINAN, le 2 avril 2024

    02/04/2024 Pierre DINAN